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Ces tags et graffs, de l’art ou du vandalisme ?
Pas un jour sans qu’un tag ou un graffiti n’apparaisse sur un mur angevin. De 5 h à 20 h, le service de propreté de la Ville est à pied d’oeuvre. « On est continuellement sollicité », assure ce responsable. Trois interventions par jour, en moyenne. Un hydrogommage, du sable projeté à haute pression, ou bien un simple coup de lingette si c’est du feutre, les agents lavent plus blanc que blanc. Toujours gratuitement, car, « ça fait partie de notre cadre de vie ».
« Si les inscriptions sont vulgaires ou injurieuses, on les efface très rapidement, affirme Gilles Mahé, l’adjoint en charge de la propreté. Mais on n’ira pas enlever un tag ou un graff sans l’accord du propriétaire du mur. On demande toujours avant d’intervenir. » D’autant plus depuis qu’un Angevin s’était lamenté de voir un graff effacé sur sa porte de garage.
« Nous avons été emportés par notre souci de propreté, concède Monique Ramognino, adjointe au patrimoine et à la culture. Nous considérions être en présence d’une dégradation de bien privé. Après effacement, c’était effectivement plus laid. C’est la réaction de ce propriétaire qui nous a incités à mener une réflexion, et à mettre en place un modus vivendi entre les services de propreté et l’action culturelle. »
Pour éviter d’effacer un nouveau Basquiat, artiste new-yorkais qui graffait sur les murs et qui aujourd’hui fait partie de l’histoire de l’art, la voirie, avant éventuellement d’intervenir, prend dorénavant des photos du graffiti et l’envoie au service de l’action culturelle. À Claudine Chevalier, chargée des arts plastiques, de décider alors, en lien avec le propriétaire, de garder ou non le tag ou graff : « Notre politique est de favoriser cette expression spontanée, de faire émerger les nouveaux artistes, mais aussi de respecter l’exigence des propriétaires des murs ».
Un équilibre à trouver qui nécessite aussi de la part de la Ville de réfléchir à l’aspect juridique. « Récemment, raconte Claudine Chevalier, un artiste a scénographié un abri bus, il a peint un salon, c‘était très original. Mais nous avons dû l‘enlever car cet abri nous est confié par une entreprise privée. Dans ce cas, actuellement, nous sommes dans l‘obligation d‘intervenir. »
Ouest-France